L’idole(10) : les corps.
Les Grecs, pour honorer une de leurs Vénus, Inscrivaient Callipyge au socle de la pierre. Ils aimaient, par amour de la grande matière, La vérité des corps harmonieux et nus.
Je ne crois pas aux sots faussement ingénus A qui l'éclat du beau fait baisser la paupière ; Je veux voir et nommer la forme tout entière Qui n'a point de détails honteux ou mal venus.
C'est pourquoi je vous loue, ô blancheurs, ô merveilles, A ces autres beautés égales et pareilles Que l'art même, hésitant, tremble de composer ;
Superbes dans le cadre indigne de la chambre, L'amoureuse nature a, d'un divin baiser, Sur votre neige aussi mis deux fossettes d'ambre.
Albert Mérat (1840-1909)
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L’idole (9) : Les cheveux.
Le flot de ses cheveux a baisé le soleil : Il en est demeuré rouge comme une aurore. Il brille sur la tête auguste et la décore Comme un ruisseau coulant dans un pays vermeil.
Les profonds cheveux bruns embaument le sommeil ; Les cheveux blonds sont doux ; un miel exquis les dore ; Mais les roux sont plus beaux et plus puissants encore, Et leur rayonnement aux flammes est pareil.
Ondes au cours puissant où mon désir s'abreuve, Ruisselez et roulez éparses comme un fleuve, Et faites à la chair un linceul endormant.
Je veux sur le lit blanc des tièdes encolures, Comme un noyé, comme un lascif, éperdument Plonger mes mains dans l'or vivant des chevelures.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L’idole (8) : Les bras.
Ô la plus douce et la meilleure des caresses ! Autour du cou deux bras enlacés simplement. Premier mot du désir, premier rêve d'amant, Et premier abandon de toutes les maîtresses !
Puis vaincus et jetés parmi le flot des tresses Comme le fer tenace arraché de l'aimant ; A l'ombre des rideaux le long apaisement Des suprêmes langueurs et des molles paresses.
Et quand, l'âme et les sens rassasiés, l'esprit Clairvoyant vous regarde, il voit et vous décrit Relevés et pareils aux anses d'une amphore ;
Du poignet nu sans vain bracelet de métal, Et du coude où le blanc a des rougeurs d'aurore, A l'épaule au parfum plus doux que le santal.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L’idole (7) : Le pied.
Je veux, humiliant mon front et mes genoux, Prosterné devant toi comme on est quand on prie, Sous le ciel de tes yeux qui font ma rêverie, Baiser pieusement tes pieds petits et doux.
J'étancherai, gardant tout mon désir pour vous, La grande soif d'aimer qui n'est jamais tarie, Ô petits pieds, trésor dont la beauté marie La rose triomphale et claire au lys jaloux.
Vous avez des frissons subtils comme les ailes ; Non moins immaculés que les mains et plus frêles, A peine vous posez sur notre sol impur.
Peureux, lorsque ma lèvre amoureuse vous touche, Je crois sentir trembler, au souffle de ma bouche, Des oiseaux retenus captifs loin de l'azur.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L’idole (6) : Le nez.
Ouvert à la fraîcheur des roses embaumées, Le nez, suite du front classiquement étroit, Se dessine un peu grand, irréprochable et droit, Dans la convention plastique des camées.
La plus belle parmi les mortes bien-aimées, Cléopâtre, la reine à qui mon rêve croit, Avait ce nez petit dont, mieux qu'un charme froid, La grâce fit qu'Antoine oublia ses armées !
J'aime encore le nez des Juives, pâle et fin, Dont la narine rose anime le confins De la joue, et palpite et s'enfle sensuelle.
La colère le plisse et le dédain le tord, Et l'on voit, frémissant tout entier dans son aile, Le grand amour sans peur, sans mesure et sans tort.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L'idole (4) : Le cou.
Un grain d'ambre fondant et roulant dans du lait Ou la goutte de miel d'une abeille importune, Un éclair de soleil dans un rayon de lune, Un peu d'or sous la peau pris comme en un filet,
Voilà les tons subtils du cou, si l'on voulait L'avouer, que l'on soit blonde, châtaine ou brune. Mais le contraste fait la neige sur chacune Des épaules plus blanches, et le charme est complet.
Droit, il porte au repos, comme une fleur insigne, La tête, puis se penche onduleux ; et le cygne, S'il avait cette grâce, aurait ce cou charmant ;
Puis se renverse avec la bouche qui se pâme, Et trahit, sous l'effort d'un léger battement, Dans sa réalité le doux souffle de l'âme.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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L'idole (3) : La nuque.
Comme un dernier remous sur une blanche plage Que les flots refoulés ne peuvent pas saisir, Sur la nuque que mord le souffle du désir, Un frisson de cheveux trace son clair sillage.
Frisson d'écume d'or, si vivante que l'âge Se connaît à la voir, et qui semble choisir Les cols dont la beauté modelée à loisir A les perfections antiques d'un moulage.
En extase penché, j'aurai pour horizon L'oreille à qui l'amour porte mon oraison, L'oreille, bijou fait en rose de coquille ;
Et ma bouche osera baiser l'éclat vermeil Des minces cheveux fous brodés par le soleil, Dont la confusion étincelante brille.
Albert Mérat (1840 – 1909).
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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1. gegedu28 le 26-12-2022 à 12:27:41 (site)
Bonjour,
Merci pour ce poème d'Albert Mérat, et pour les découvertes que vous nous offrez.
Gégédu28
Commentaires
1. lionel71300 le 05-08-2023 à 09:40:22 (site)
sympa blog tres bon week end a toi