Ce jour-là, au miroir,
La jeune femme énervée,
Refusa un baiser.
Le miroir agacé,
Déçu, faisait la moue.
Il renvoya alors,
Une image déformée,
De sa belle adorée.
Elle se voyait si laide,
Joues tombantes, yeux défaits,
Un nez en champignon,
Un menton en galoche
Et un cou si fripé.
Lui en était ravi,
Du tour qu’il lui jouait.
Elle voulut être sûre,
Devant lui se mit nue.
Le miroir fut troublé,
Mais il continua,
Ce petit jeu méchant.
Elle lui montra ses seins
A l’arrondi parfait.
Mais lui ne réfléchit,
Que deux outres pendantes.
Elle exhiba son ventre,
Qu’il transforma bien vite,
En bouée disgracieuse.
Elle se tourna un peu,
Pour lui montrer ses fesses,
Qu’il déforma, moqueur,
En figues ramollies.
Le miroir se disait,
Que peut-être il fallait
Lui dire la vérité.
Mais il continua
A faire souffrir la belle
Et métamorphosa
Ses cuisses en jambonneaux.
Pour elle s’en était trop,
Elle se mit à pleurer.
Le miroir attendri,
Amoureux de sa belle,
Enfin se dérida
Et rendit à l’aimée,
Son image réelle.
Contente, elle lui donna,
Le baiser recherché.