VEF Blog

Titre du blog : rimes
Auteur : rimes
Date de création : 14-01-2017
 
posté le 07-05-2017 à 19:21:21

La feuille flétrie.

 

La feuille flétrie.

 

Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?

J'aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.

Un printemps, un été furent toute ta vie,

Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.

 

Pauvre feuille ! il n'est plus, le temps où ta verdure

Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.

Si fraîche au mois de mai, faut-il que la froidure

Te laisse à peine encore un incertain moment !

 

L'hiver, saison des nuits, s'avance et décolore

Ce qui servait d'asile aux habitants des cieux.

Tu meurs ! un vent du soir vient t'embrasser encore,

Mais ces baisers glacés pour toi sont des adieux.

 

                                    Elisa MERCOEUR   (1809-1835)

 

 

 

 

Elisa MERCOEUR   (1809-1835)

Née de parents inconnus, le 24 juin 1809, elle est déposée, le 2 juillet de la même année, sur les marches de l'hospice des orphelins de Nantes. Enfant abandonnée, elle doit son nom à l'imagination du commissaire de police Benoist. Nom qu'elle conservera quand sa mère, Adélaïde Aumand, deux ans après sa naissance, viendra la récupérer.

L'enfant est précoce : elle sait lire et écrire à 3 ans, parle anglais à 11 ans. Elle n'a pas encore 18 ans quand elle publie son premier recueil de Poésies, édité à Nantes par souscription. Chateaubriand, Lamartine en disent le plus grand bien. La vie lui sourit, du moins on peut le penser.

Elle le croit aussi et c'est pourquoi elle décide de monter à Paris où elle est accueillie dans les salons mondains avec, on peut le penser, plus de curiosité que de bienveillance. Rapidement sa situation financière va se dégrader. Son succès a été éphémère. Boadfil, roi de Grenade, la tragédie qu'elle a écrite, pour des raisons obscures, n'a jamais été portée sur la scène de la Comédie Française. Elle en est très affectée et en veut à son directeur, le baron Taylor, qui aurait été à l'origine de ce refus.

Frappée par la tuberculose

Au point qu'elle le rend responsable de sa mort comme elle le confie à sa mère quelques jours avant son décès : « Si Dieu m'appelle à lui, on fera mille contes sur ma mort, les uns diront que je suis morte de misère, les autres d'amour ! Dis à ceux qui t'en parleront que c'est le refus de M. Taylor qui m'a fait mourir... »

La petite muse nantaise est décédée le 7 janvier 1835, à Paris, victime de la tuberculose. Sa vie a été courte, tout comme celle qu'elle évoque dans La feuille flétrie le plus connu de ses poèmes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Commentaires

anaflore le 07-05-2017 à 20:03:34
joli poéme

belle feuille d'érable

vie gachée

bonne semaine