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Titre du blog : rimes
Auteur : rimes
Date de création : 14-01-2017
 
posté le 01-02-2018 à 18:39:42

Le cabaret.

 

Henri de Toulouse Lautrec : le buveur.

 

Le Cabaret.

 

Dans le bouge qu’emplit l’essaim insupportable

Des mouches bourdonnant dans un chaud rayon d’août,

L’ivrogne, un de ceux-là qu’un désespoir absout,

Noyait au fond du vin son rêve détestable.

 

Stupide, il remuait la bouche avec dégoût,

Ainsi qu’un bœuf repu ruminant dans l’étable.

Près de lui le flacon, renversé sur la table,

Se dégorgeait avec les hoquets d’un égout.


Oh ! qu’il est lourd, le poids des têtes accoudées

Où se heurtent sans fin les confuses idées

Avec le bruit tournant du plomb dans le grelot !


Je m’approchai de lui, pressentant quelque drame,

Et vis que dans le vin craché par le goulot

Lentement il traçait du doigt un nom de femme.

 

                                              François Coppée (1842-1908)

 

 

François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français.

Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver (La Mort des oiseaux), du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence («Je suis un pâle enfant du vieux Paris») ou de la beauté du crépuscule («Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Florentin le 02-02-2018 à 20:17:10
Adéquation totale entre ce poème et la toile de Toulouse Lautrec. L'émotion que fait naître cette poésiee explique le succès qu'a rencontré François Coppée. Il parle au coeur et à la sensibilité des gens. Et ce dans un langage simple et souvent émouvant. J'aime beaucoup. Florentin