Femme baignant ses pieds dans un ruisseau par Camille Pissarro (1830-1903)
Près d’un ruisseau.
Bercez, bercez mon âme endolorie,
Eaux murmurantes...
Mon âme chante
Sa douleur, et puis est guérie.
Mais je ne sais quelle mélancolie
Demeure en elle...
Eau qui ruisselle
Endors en chantant sa folie.
Toujours, toujours, mon âme triste et vaine,
Oubliant l'heure,
Se tait et pleure;
Il lui faut oublier sa peine,
Et qu'à jamais sa douleur soit guérie
Pour qu'elle chante...
Eau murmurante
Berce mon âme endolorie.
Edmée Delebecque (1880-1951)
(Mélodie de Ropartz, 1908)
Edmée Pauline Delebecque, née le 9 avril 1880 à Paris, morte le 31 mars 1951 à Dieulefit (Drôme), est une femme poète, peintre et graveur française.
Elle débute dans la poésie avec plusieurs recueils. Elle est remarquée très tôt par une sincérité sans concessions et une lucidité sans illusions sur la nature humaine, qui la conduiront plus tard à quitter les cénacles parisiens.
En 1925, après un divorce mouvementé et plusieurs déceptions amoureuses, elle quitte Paris pour s'installer à Dieulefit (Drôme). Elle mène alors une carrière d'artiste, réalisant de nombreux paysages, des lithographies et eaux-fortes dont beaucoup serviront à illustrer des cartes postales. Elle expose au Salon de Paris. Dans son œuvre prédominent les vues de la Drôme, de la Provence, de Marseille. À Dieulefit, on la surnomme « le corbeau ».