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Titre du blog : rimes
Auteur : rimes
Date de création : 14-01-2017
 
posté le 27-05-2018 à 21:37:01

Le lait des chats.

 

"Jeune fille donnant à boire du lait à son chat " 

par Marguerite Gérard* (1761-1837)

 

 

Le lait des chats.

 

Les chats trempent leur langue rose

 Au bord des soucoupes de lait ;

 Les yeux fixés sur le soufflet,

 Le chien bâille en songeant, morose.

 

 Et tandis qu'il songe et repose

 Près de la flamme au chaud reflet,

 Les chats trempent leur langue rose

 Au bord des soucoupes de lait.

 

 Dans le salon, seul le feu glose ;

 Mère-grand dit son chapelet,

 Suzanne dort sur un ourlet,

 Et dans le lait, paupière close,

 Les chats trempent leur langue rose.

 

                                Charles Guérin (1873-1907)

 

 

 

 

 

 

Charles Guérin, né le 29 décembre 1873 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), où il est mort, le 17 mars 1907 est un poète français.

Au sein de sa famille, où il est l’aîné de huit enfants, il reçoit une solide éducation humaniste et religieuse, dont l’influence sur l’œuvre poétique a été déterminante.

Une vive déception sentimentale, un amour malheureux et contrarié, mais surtout une sensibilité irrémédiablement mélancolique et une santé fragile épuisent vite le poète, qui meurt prématurément d’une tumeur au cerveau, à l’âge de 33 ans, en 1907.

 

La sincérité et la profondeur de son œuvre situent Charles Guérin dans la tradition lyrique de la poésie française, entre le Parnasse et le Symbolisme, à la fin du XIXème siècle.

 

 

 

*Marguerite Gérard (Grasse 1761- Paris 1837)

Fille d'un parfumeur grassois, Claude Gérard, Marguerite, à peine âgée de 16 ans, part pour Paris où elle s'établit chez sa sœur Marie-Anne, femme du peintre Jean-Honoré Fragonard.

Si elle sait à peine lire et écrire, la jeune fille n'en montre pas moins de grandes dispositions artistiques et apprend à dessiner, à peindre et même à graver. Tout d'abord élève de son beau-frère elle en devient vite la collaboratrice et même plus diront, sans preuve, certaines mauvaises langues. Cette collaboration se termine à la fin du XVIIIe siècle et Marguerite Gérard peint alors des scènes de famille, intimistes, calmes et heureuses qu'elle expose régulièrement aux Salons, jusqu’en 1824.
Beaucoup de peintures ont une connotation discrètement érotique de par la gestuelle du modèle ou par des accessoires comme par exemple une guitare, un petit chien alerte ou un chat.

 

 

 

 

                                            Marguerite Gérard à 32 ans, miniature sur ivoire.

(François Dumont, 1793, Wallace Collection, Londres)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

la piote le 30-10-2018 à 20:37:13
Je ne connaissais pas mais j avoue quelp plaisir....ce merveilleux jeux de mots.....perso j en suis accro....merci.
Florentin le 31-05-2018 à 15:29:24
Où ai-je donc entendu cette jolie poésie ? J'ai dû l'apprendre en cours. En primaire peut-être. Quelques uns des vers me chantent à l'oreille. Beau texte qui, c'est vrai, appelle au tableau intimiste. J'aime. Florentin