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Titre du blog : rimes
Auteur : rimes
Date de création : 14-01-2017
 
posté le 30-10-2018 à 19:39:36

Ne le dis pas.

 

 

Ne le dis pas.

 

Tiens, d'un secret je veux t'instruire;

Moi j'ai peur de l'écho: je parlerai tout bas;

L'indiscret pourrait redire;

Il faut, petit ami, qu'il ne m'entende pas.

 

Ecoute: du rosier la feuille fugitive

Tombe et s'envole en murmurant:

La feuille fait du bruit, je serai moins craintive;

Le bruit m'a rassurée, et je tremble pourtant.

 

Qu'un secret fait de mal quand on n'ose l'apprendre !

Il semble qu'un lien l'attache sur le cœur.

Vois! Mon regard te parle, il est plein de douceur:

 Dis-moi donc, mon ami, ne peux-tu le comprendre ?

 

Il était prêt à se trahir,

Le secret que devrait t'expliquer mon silence:

Il s'échappait. Timide en ta présence,

Ma bouche se referme et n'ose plus s'ouvrir.

 

Bien tendrement la tienne a dit je t'aime !

Lorsque ce mot si doux fut prononcé par toi,

Méchant, c'est mon secret que ta bouche elle-même,

Comme un écho du cœur, t'a révélé pour moi.

 

Tu le connais, et peut-être parjure,

Un jour, hélas! tu le décèleras:

Petit ami, je te conjure

Si tu le sais, ne le dis pas.

 

                 Elisa Mercœur (Décembre 1825)

 

 

 

Elisa Mercœur (1809-1835).

 Élisa Mercœur a été trouvée enfant abandonnée sur le seuil de l'Hospice des orphelins de Nantes, le 27 juin 1809 à 22 heures. Un papier est retrouvé dans le berceau avec cette explication :

 « Élisa, née le 24 janvier 1809, non enregistrée aux actes civils. Le ciel et la douce humanité veilleront sur elle. Ses parents seront peut-être, assez heureux pour pouvoir la réclamer un jour ».

Trois ans plus tard, sa mère qui est brodeuse se présente à l'orphelinat pour la récupérer.

Élisa est une enfant prodige, à 10 ans elle a déjà lu Shakespeare, Boileau. Elle écrit ses premières poésies à 11 ans.

Elle connait dès cet âge le latin, le grec, l'anglais l'espagnol.

À seize ans, Élisa publie dans le journal de Nantes, le "Lycée Armoricain", des vers qui reçoivent un accueil très flatteur.

Dans ses œuvres poétiques ressortent des sentiments chrétiens, à la fois romantiques et classiques mais parfois également païens.

Elle devient une habituée des salons littéraires parisiens et s'attire les louanges de Lamartine, Musset, Hugo, Chateaubriand. Lamartine disait d'elle : "…cette petite fille nous dépassera tous tant que nous sommes".

Atteinte d'une affection pulmonaire, elle décède à Paris, le 7 janvier 1835, dans les bras de sa mère, à l'âge de 26 ans.

 

 

 

 

Commentaires

Florentin le 03-11-2018 à 17:00:54
Qu'en termes jolis, cette déclaration d 'amour fut faite. Florentin
Fanny39 le 31-10-2018 à 14:27:50
Joli poème, bon mercredi et bon milieu de semaine
la piote le 30-10-2018 à 20:30:46
Bsr....

Un superbe ecrit ,bravo


Bne soirée bisou