Les souvenirs(1) : La laide (1872).
Petite, à son école, elle marchait à l'aide D'un bâton, tant étaient débiles ses genoux. Les enfants, qui sont durs et méchants comme nous, Riaient. Pour s'amuser ils l'appelaient : la laide.
Plus tard, le mal faiblit, mais n'eut pas de remède. Elle se résigna sans honte ni courroux. On l'aima ; sa fierté dit non, d'un regard doux. Ce souvenir est tout le bien qu'elle possède.
Mère ni femme ! on n'est pas femme sans beauté ! Pâle de patience et de virginité, Sous la lampe d'hiver qui pétille et charbonne,
Dans une effusion discrète de douceur, La laide rit heureuse à l'enfant d'une sœur, Et personne ne songe à dire qu'elle est bonne.
Albert Mérat (1840-1909)
Albert Mérat est un poète parnassien. Dans son œuvre l'Idole, il revisite le blason littéraire en dédiant aux femmes un sonnet pour chaque partie du corps. Le plus croustillant arrive ; rien n'est écrit sur les fesses et le sexe féminins, thèmes éminemment poétiques toutefois. Verlaine et Rimbaud, s'arment contre la censure et écrivent « Le sonnet du trou du cul », faisant scandale ! Verlaine rend hommage à Mérat dont il s'était un peu moqué dans l'un de ses poèmes et Rimbaud le considère comme un « voyant » visionnaire presque, aussi talentueux que Verlaine.
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Commentaires
Bonjour mon passage sur votre blog
par le biais de l accueil
beaucoup d'émotions chez vous
notamment dans ce texte
le mot laide me révulse au plus haut point il y a pas de femmes laides ou d'hommes
il est dit que la beauté ne se mange pas en salade et Éphémère
chaque femme à sa beauté bien à elles je qui prime pour moi c'est la personnalité le charisme
bonne journée à vous